Abstract :
[fr] Il peut sembler que le gigantesque effort de recherche en matière d'évaluation de l'enseignement, déployé au cours des deux dernières décennies, débouche .sur de maigres résultats. Comment en serait-il autrement dans un domaine aussi complexe ? Des solutions définitives, que seuls les rêveurs peuvent attendre, ne sont pas apparues, mais une importante clarification s'est opérée .et des progrès modestes mais sûrs ont été réalisés. Le mot enseignement recouvre de multiples phénomènes, résultant d'un grand nombre de facteurs objectifs et subjectifs, agissant isolément ou en interaction. Par conséquent : 1° Une évaluation correcte ne pourra vraisemblablement jamais se faire à l'aide d'un instrument unique et universel. C'est résolument vers une approche multidimensionnelle que l'on s'oriente. 2° On ne peut mesurer avec précision que des aspects particuliers. De vastes constructs, comme « enseignement frontal », « méthode traditionnelle », « enseignement par résolution de problèmes », etc., recouvrent tellement de choses différentes et se colorent de façons si diverses selon les individus et les situations qu'ils ne permettent aucune appréhension rigoureuse. L'échec presque intégral des recherches passées en témoigne. 3° En raison de l'énorme quantité de facteurs mis en jeu et de l'unicité de toute interaction humaine, il n'existera probablement jamais de lois universelles de l'enseignement. Beaucoup de recherches contemporaines sur l'évaluation tendent à se concentrer sur des séquences d'actes pédagogiques aussi bien définies et contrôlées que possible : on observe les effets sur les étudiants, en tenant compte des différences de rôles joués par les enseignants, du type d'élèves, des objectifs poursuivis (Gage, 1972, pp. 206-207). Bref, réagissant contre un scientisme étriqué qui a conduit dans une impasse, on pose que l'enseignant continuera à créer à chaque occasion un monde relationnel nouveau. L'important est donc de lui donner une palette de comportements et de moyens aussi riche que possible.