[fr] L'épicéa (Picea abies (L.) Karst.), introduit en 1810 dans la sylviculture belge, est devenu en un siècle la première essence du pays, couvrant près de 200 000 ha et participant largement au développement socio-économique des régions rurales du pays et en particulier de l'Ardenne. Mais pour des raisons liées à la mauvaise décomposition de sa fane et à son ombrage, sa culture en futaie pure équienne dense remplit mal les fonctions écologiques de la forêt. Dans toute l'Europe occidentale, confrontée à ce même problème, naît alors une polémique entre les milieux écologistes et les sylviculteurs de l'épicéa : la culture de l'épicéa peut-elle s'envisager dans le cadre de la gestion durable? Dans ce contexte, cette réflexion s'appuie sur les études scientifiques de l'impact de la pessière sur l'environnement ainsi que sur les recherches en matière de sylvicultures alternatives pour montrer qu'une sylviculture raisonnée de l'épicéa, dans les conditions qui lui conviennent, est compatible avec la gestion durable, mais aura probablement comme conséquence une diminution de la surface de la pessière. Afin d'ancrer, notre réflexion sur des études concrètes, notre démonstration fait référence à la pessière belge.