Abstract :
[fr] Plus d'un siècle après la description approfondie qu'en a fait Charcot, la polyarthrite rhumatoïde (P.R.L maladie pourtant fr équente. garde une pathogénie obscure. Dès 1940, Waeler mettait en évidence le facteur rhumatoïde, point de départ d'un échaffaudaqe d'hypothèses tentant d'expliquer les désordres immunitaires rencontrés dans cette affection.Par les réactions de Waeler-Rose. ou de latex. on met en évidence, chez beaucoup de patients
atteints de P.R.~ un facteur rhumatoïde constitué d'une IgM anti IgG. Ce facteur caractérise,
comme on le sait, les P.R. séropositives. Ce facteur garde en clinique une grande importance
puisque sa présence en grande quantité assombrit le pronostic par l'apparition plus fréquente de
manifestations générales.
Par des techniques plus fines (immunofluorescence indirecte notamment). on a en effet
constaté que la plupart, si pas toutes les P.R.~ possèdent un facteur rhumatoïde IgG ou IgA anti
IgG . Mais comme lïgM anti IgG, l'IgG anti IgG peut aussi se mettre en évidence chez des sujets
normaux, surtout âgés. L'interaction facteur rhumatoïde-lgG intervient grandement, avec d'autres complexes immuns circulants, dans le développement de lésions de vascularite. Les nouvelles techniques telles qu'irradiation lymphoïde et aphérèse, visent donc certains
points de la pathogénie évoquée dans la P.R. : enlèvement de facteurs solubles contribuant
au processus morbide ou/et ablation des cellules impliquées dans la réponse immunitaire anormale. Mais ces méthodes ne sont pas dépourvues de risques, elles sont en outre fort
onéreuses. Elles restent néanmoins des armes très efficaces dans des situations graves, dépassées pour la thérapeutique habituelle. Petit à petit, elles nous dévoilent aussi certains volets
encore cachés de la P.R., maladie multifactorielle où un trouble immunitaire occupe une place
privilégiée mais dont la ou les causes nous échappent encore.