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Abstract :
[fr] Les relations belgo-allemandes ne constituent pas un champ de recherches souvent fréquenté par des chercheurs de part et d’autre de la frontière – à l’exception des deux occupations allemandes de la Belgique. Cette observation est encore plus nette pour la période après 1945.
Dans notre thèse qui est à la base de notre exposé, nous nous sommes efforcés de combiner une approche relativement classique de l’histoire diplomatique avec l’histoire sociale et celle des représentations et mentalités. En effet, l’analyse des plans belges pour l’après-guerre, des demandes de réparations territoriales et économiques et de l’occupation d’une partie de la zone d’occupation britannique par des troupes belges ne se fait pas seulement au niveau des ministères Affaires étrangères, mais également au niveau des principaux concernés : les soldats belges en Allemagne et la population frontalière. La présentation à différents niveaux de récit permet l’analyse des interactions entre la « grande politique » alliée et le quotidien des « concernés ».
Après la création de la République Fédérale d’Allemagne, un rapprochement politique entre la Belgique et celle-ci a lieu dans les années 1950 dans un contexte de guerre froide – rappelant la nécessité d’intégrer les Allemands dans le bloc de l’ « Ouest » – et des débuts de l’intégration européenne – discours dominant dans les justifications du rapprochement avec l’ancien ennemi. Ici, c’est la représentation de l’ « autre » qui guide l’analyse.
Le terminus ad quem est constitué par la ratification du traité bilatéral du 24 septembre 1956 par les deux parlements en 1958. Nous évoquerons la question du prix de la rapide (comparée aux Pays-Bas ou à la France) réconciliation politique, notamment sur le plan de la société civile. Les relations belgo-allemandes après 1945 apparaissent ici surtout comme un processus d’apprentissage ayant pour objectif la volonté de ne plus commettre les mêmes erreurs que pendant l’entre-deux-guerres.
Sur base de nouvelles recherches dans les archives, l’exposé propose finalement quelques réflexions sur les concepts de « réconciliation » et de « confiance » dans l’histoire des relations internationales.