Article (Scientific journals)
La charte de Venise en France : acteurs, réception, interprétations 1957-1976
Houbart, Claudine
2017In Apuntes: Revista de Estudios sobre Patrimonio Cultural, 30 (2), p. 72-89
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Keywords :
patrimoine; charte de Venise; restauration
Abstract :
[fr] Il y a deux ans, à l’occasion du cinquantenaire de la Charte de Venise, colloques et publications ont proclamé, à travers le monde, l’importance historique de ce « monument de la doctrine » et parfois même, réaffirmé l’actualité de ses principes. Les recherches que j’ai consacrées à Raymond M. Lemaire (1921-1997), dans le cadre de ma thèse de doctorat, m’ont donné l’occasion, à travers l’examen des archives très complètes du conservateur belge, d’éclairer la « fabrique » de la charte. Signée par 23 experts présents au congrès, la première version de celle-ci se révèle avoir été, en réalité, rédigée par un groupe de cinq personnes, parmi lesquels Piero Gazzola et Roberto Pane, membres du comité d’organisation du congrès – et auxquels la paternité de la charte est souvent attribuée sur base d’un document préparatoire rédigé à quatre mains –, les belges Raymond M. Lemaire et Paul Philippot, mais aussi un français, Jean Sonnier, vice-président, 7 ans plus tôt, du comité organisateur du Congrès international des architectes et techniciens des monuments historiques à Paris et ACMH. Par ailleurs, mes recherches ont mis en lumière le fait que tout en faisant, aujourd’hui encore, figure de monument intangible ou même, de « constitution de l’ICOMOS » à l’échelle internationale, la charte a pourtant fait l’objet, six ans à peine après son adoption, de projets de révision : deux de ses auteurs, P. Gazzola et R. Lemaire, devenus respectivement Président et Secrétaire général de l’ICOMOS, considéraient en effet le document inefficace face aux enjeux montants de la « réanimation » des ensembles urbains. Bien que tous les comités nationaux de l’ICOMOS aient été associés à ces réflexions, qui allaient se poursuivre, sans aboutir, jusque 1990, le rôle de deux français mérite à nouveau d’être souligné: Jean Sonnier, pour sa collaboration avec R. Lemaire à une version révisée de la charte en 1978, et François Sorlin, administrateur civil chargé des sites, en oeuvrant avec Lemaire et Gazzola, pour le Comité des monuments et des sites du Conseil de l’Europe, à l’élaboration des principes qui deviendraient ceux de la conservation intégrée en 1975. Cette étroite implication de deux personnalités françaises lors de la rédaction et de la révision de la charte m’a convaincue de la nécessité d’explorer plus avant le contexte français, là où ma thèse s’était cantonnée aux contextes belge et italien et ceci d’autant plus que la France me paraissait, sur base d’une connaissance superficielle, avoir été moins réceptive – en dehors de personnalités isolées telles qu’Yves-Marie Froidevaux, Bernard Vitry ou Pierre Prunet – aux aspects de la charte les plus proches des principes de la restauration critique. Dans son ouvrage de 2003, X. Laurent révèle que Bertrand Monnet pensait être l’un des seuls ACMH à connaitre le document, et souligne qu’il « est hasardeux de parler d’influence de la charte de Venise avant le milieu des années 1970 » et que « le dépouillement des archives révèle qu’il [lui] a fallu plus de dix ans (…) pour devenir une référence en France », ceci même si Françoise Bercé considère quant à elle la charte comme un événement majeur des années 1960. Cette question n’a, à mon sens, pas suffisamment retenu l’attention des historiens de l’architecture français. C’est pourquoi, ayant eu la chance de bénéficier du statut de chercheur invité à l’INHA en avril et mai dernier, je me suis employée à clarifier les contributions françaises à la charte, sa réception en France et les possibles particularités de ses interprétations par les ACMH en prenant pour point de départ un dépouillement systématique de la revue Monuments historiques afin d’identifier l’apparition des références explicites (ou même implicites) aux principes de la charte ainsi qu’un corpus de projets représentatifs. Alors que j’avais programmé un dépouillement de 1957 à 1976 (du Congrès de Paris au colloque Les restaurations françaises et la Charte de Venise), il s’est avéré nécessaire de poursuivre les investigations jusqu’en 1990, date de la 9e assemblée générale de l’ICOMOS à Lausanne, lors de laquelle les contributions majeures de comité français ont consisté à faire le point sur l’application de la charte de France durant les 20 dernières années. J’ai pu constater que si jusqu’au colloque de 1976, les références à la charte sont essentiellement implicites, dans les années qui suivent, les réflexions se succèdent rapidement, le plus souvent à l’initiative du comité français de l’ICOMOS, dont le premier président avait été Jean Sonnier. Ce sont les résultats de cette recherche que je me propose de présenter dans un article pour la revue Apuntes, autour des quatre balises chronologiques que sont 1957, 1964, 1976 et 1990, en illustrant mon propos par des projets et manifestations (colloques, expositions) représentatifs à propos desquels j’ai approfondi la recherche aux archives de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.
Research center :
AAP - Art, Archéologie et Patrimoine - ULiège
Disciplines :
Art & art history
Architecture
Author, co-author :
Houbart, Claudine  ;  Université de Liège - ULiège > Faculté d'Architecture > Architecture Site Botanique
Language :
French
Title :
La charte de Venise en France : acteurs, réception, interprétations 1957-1976
Publication date :
2017
Journal title :
Apuntes: Revista de Estudios sobre Patrimonio Cultural
ISSN :
1657-9763
Publisher :
Pontificia Universidad Javeriana, Bogota, Colombia
Special issue title :
Actualidad de la investigación sobre patrimonio cultural, arquitectónico y urbano
Volume :
30
Issue :
2
Pages :
72-89
Peer reviewed :
Peer reviewed
Name of the research project :
Les architectes en chef français et la Charte de venise
Available on ORBi :
since 16 January 2018

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