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Unpublished conference/Abstract (Scientific congresses and symposiums)
Parler le langage de l'ennemi: la revue TINA contre le storytelling
Claisse, Frédéric
2017Colloque « Critiques des mondes contemporains : quelles formes pour la contestation ? »
 

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Keywords :
Storytelling; revue TINA; Sociologie de la littérature; dispositifs littéraires; Nathalie Quintane; Jean-Charles Masséra; contre-fictions
Abstract :
[fr] Dans le sillage des analyses de C. Salmon (2007), le storytelling est devenu, en France, un terme repoussoir utilisé pour dénoncer des techniques nouvelles de communication politique, de marketing ou de gestion des organisations, qui adoptent la forme du récit à des fins explicites d’influence ou de manipulation. Cette mobilisation de « l’art de raconter des histoires » dans des contextes extra-littéraires n’a pas manqué de faire réagir certains écrivains, inquiets de cette concurrence illégitime sur leur propre terrain. En donnant un nom à « l’ennemi », l’essai de Salmon a ainsi eu pour effet de rendre disponible un nouveau répertoire critique et d’ouvrir à de nouveaux questionnements quant aux pouvoirs que pourrait opposer la littérature à cette emprise de la logique marchande, véritable « hold-up sur l’imaginaire ». Cette réaffirmation de la littérature passe par la promotion de la singularité de son rapport au récit et au langage contre leur dévoiement et leur instrumentalisation par le néolibéralisme. Le mouvement critique s’opère à deux niveaux au moins. D’une part, face à l’inauthenticité du langage du storytelling, l’écriture poétique, déjà profondément renouvelée dans ses modes d’expression depuis les années 1990 (Espitallier, 2011), a encore multiplié la production d’ « objets littéraires non identifiés ». Ces derniers, que C. Hanna théorise sous le nom de « dispositifs » (2010), sont caractérisés par un niveau élevé d’expérimentation, dans des formes et des formats qui investissent souvent ou détournent le « langage de l’ennemi » (pour reprendre l’expression de J-C. Masséra), afin de le dynamiter de l’intérieur (E. Arlix, Y. Pagès, H. Jallon). D’autre part, face à l’impuissance dans laquelle nous laissent les récits dominants, le pouvoir qu’ont les récits d’affecter les individus et les collectifs peut être utilisé à des fins d’émancipation, dans une logique « contre-fictionnelle » (Citton, 2010 ; Revue Multitudes 2012), qui mobilise le « pouvoir de scénarisation » afin de revendiquer notre imaginaire captif. En huit numéros publiés entre 2008 et 2011, la revue de « Littératures » TINA a été un laboratoire où ont convergé ces deux formes de critique, artiste et sociale, du storytelling (et plus largement du néolibéralisme dont il est indissociable). C’est ce corpus que nous nous proposons d’analyser dans cette communication. Contre le double constat d’une « désertification de l’espace littéraire » (éditorial du numéro 1) et d’une certaine désaffection de l’extrême-gauche pour la littérature (Quintane, 2014), TINA a renoué avec une conception exigeante de la littérature comme « lieu de tous les savoirs » et de la fiction comme territoire à part entière où explorer des enjeux politiques et sociaux. Sous quelles formes cette convergence entre création littéraire et critique des mondes contemporains s’est-elle manifestée ? Quel jeu de prises ou d’arguments peut-on dégager des nombreux dispositifs expérimentés par la revue, entre la première partie, explicitement fictionnelle, de chaque numéro, et la seconde, centrée sur des « dossiers » (« territoires », « capitalismes », « argent », « Gender surprise », etc.) ? Enfin, quels acteurs (écrivains, artistes, philosophes, sociologues) ont participé à cette aventure qui marque aussi, sous une forme atténuée, le retour d’une certaine logique collective défensive, générationnelle ou groupale (également perceptible au sein du collectif Inculte), dans un champ littéraire de plus en plus menacé dans son autonomie.
Research center :
UR Traverses
CLEO (Centre Liégeois d'Etude de l'Opinion
Disciplines :
Arts & humanities: Multidisciplinary, general & others
Sociology & social sciences
Literature
Author, co-author :
Claisse, Frédéric ;  Université de Liège - ULiège > Département de langues et littératures romanes > Litt. française (19è et 20è) - Sociologie de la littérature
Language :
French
Title :
Parler le langage de l'ennemi: la revue TINA contre le storytelling
Publication date :
29 September 2017
Event name :
Colloque « Critiques des mondes contemporains : quelles formes pour la contestation ? »
Event organizer :
Association Internationale des Sociologues de Langue Française (GT 29 "Sociologies critiques, théorie critique")
PhiléPol (Centre de Philosophie, d'Epistémologie de Politique), Université Paris-Descartes
Event place :
Paris, France
Event date :
28-29 septembre 2017
Audience :
International
Name of the research project :
PDR "STORYFIC" (F.R.S.-FNRS)
Funders :
F.R.S.-FNRS - Fonds de la Recherche Scientifique [BE]
Available on ORBi :
since 01 October 2017

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