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Abstract :
[fr] Le croisement des sociabilités canines et humaines pose, qu’on le veuille ou non, la question de la compréhension, des mondes partagés, des modes de sociabilité que nous aurions en commun et qui nous permettraient de nous entendre. Les chiens sont-ils jaloux, envieux ? Se sentent-ils tristes ou coupables ? Ont-ils des sentiments, des émotions ou des pensées conscientes et, si oui, peut-on les connaître ?
La zoopsychologie darwinienne, la psychologie comparative, l’éthologie puis l’éthologie cognitive ont apporté des réponses différentes à cette question. Mais elles ont un point commun : éviter le crime cardinal en éthologie, c’est-à-dire l’anthropomorphisme. Celui-ci surviendrait dès que l’on impute des qualités mentales aux animaux. Dans le monde des interactions ordinaires avec nos animaux de compagnie, nous savons bien qu’il ne « faut pas » les anthropomorphiser, mais nous le faisons tous, que l’on se dise ou non scientifique. Mais que faisons-nous exactement quand nous disons que notre chien nous comprend, qu’il nous console ou qu’il est jaloux ? Est-on seulement en train d’être abusé par les apparences ? On peut trouver des éléments de réponse à ces questions dans les quelques études qui se sont intéressées à la mentalisation des animaux au cours d’interactions ordinaires. Il en ressort que l’anthropomorphisme consiste moins à inférer émotions, pensées ou sentiments aux animaux qu’à identifier des « comportements en contexte » qui pourraient être des modes de sociabilités partagés