[fr] Une des conséquences majeures de la conquête romaine fut la diffusion du latin et de la culture romaine dans les pays soumis. Plusieurs textes de l’époque impériale pourraient faire croire que le latin est devenu une langue universelle utilisée à travers tout l’Empire romain : Pline l’Ancien, Plutarque, Pline le Jeune, Martial, saint Augustin. Qu’en est-il en réalité ? Rome n’a pas développé de politique linguistique. Son attitude à l’égard des problèmes sociolinguistiques fut souple et adaptée aux exigences réelles de chaque situation. Sous la République, on constate en effet une grande souplesse dans l’utilisation des langues par les magistrats romains lorsqu’ils sont en contact avec la Grèce. Même si le bilinguisme est fréquent chez les Romains de la République, dans la sphère publique, le latin conserve un rôle de langue de prestige, langue de la domination de Rome. Malgré cette souplesse, une concurrence naturelle s’est instaurée entre la langue des dominants et celle des dominés. En Occident, le latin devint l’unique langue de communication, orale comme écrite, tandis qu’en Orient, on assiste à une situation paradoxale : l’hellénisation des Romains, due au statut culturellement élevé du grec. Cette situation dichotomique n’implique toutefois pas un fractionnement en deux camps imperméables aux influences linguistiques et culturelles réciproques : ni l’Orient ni l’Occident ne sont deux domaines complètement fermés.
Research center :
UR Mondes Anciens
Disciplines :
Classical & oriental studies
Author, co-author :
Rochette, Bruno ; Université de Liège > Département des sciences de l'antiquité > Langues et littératures anciennes (orient. clas.) : grec
Language :
French
Title :
De Rome à la Grèce et retour : langue, pouvoir et identité sous l'Empire romain
Publication date :
10 June 2017
Event name :
Lecture, réception, intertexualité : la poésie latine dans la littérature grecque d'époque impériale