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Doctoral thesis (Dissertations and theses)
The lure of pedogenesis. An anthropological foray into making urban soils in contemporary France
Meulemans, Germain
2017
 

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Abstract :
[en] This thesis is an anthropological inquiry into the emergence of urban soils as matters of concern in the worlds of soil scientists and other fields more traditionally involved with cities. City soils have typically been neglected in modern thinking about nature and urbanism. They have long been framed solely as a technical question which seemed to require no further pondering until – in the last two decades – they entered the scope of the soil sciences. This thesis draws on over 13 months of multi-locale fieldwork conducted in Paris and Lorraine with soil scientists, gardeners and foundation builders. Through the lens of soil-making practices, it seeks to elucidate the specificity of new forms of urban pedogenesis, including the growth of soils and the lives of the humans associated with them. Building on scholarship in anthropology, the soil sciences, science studies, and speculative philosophy, it follows how these actors learn to be affected in the material performance of different relations between people and soils. Occasionally turning to narrative to complement analysis and more traditional ethnography, each chapter pulls a different diffractive string from the mesh of urban soil matters, and follows where it leads in what Deleuze and Guattari call an ‘itinerant’ mode of research. As ways of knowing that emerge from soil construction are described, the question of what making soils does to knowing them becomes a central thread of the thesis. In this, it looks at how soils participate in apparatuses where they become ‘lures for feelings’ – affective interweavings in which worlds are experienced. The introduction sets the stage for the thesis, and explains how the fieldwork was conducted. It sets pointers for the rest of the work by explaining the attentive, yet critical posture it adopts towards scientific theories of soils. The thesis is then divided into two parts: the first part (chapters 1-4) presents a detailed consideration of the world being newly explored by urban soil scientists, and showcases key points of encounter between pedology, the environmental sciences and themes such as urban sprawl, ‘peak soil’, and ‘the Anthropocene’. It starts by problematizing the movement by which, in the 19th century, urban soils became ‘blackboxed’ when their hard sealing initiated a long standing separation between earth and sky. This is followed by an examination of the renewed interest towards urban soils in realms as diverse as city planning, waste management and hydraulics. The thesis then turns to exploring more specifically the impact of urban soils on soil science research in France. It describes how the new urban soil sciences invoke non-linear ecological dynamics, and how they question distinctions such as those between the living and the non-living, and between the human and the natural. In the face of this questioning, scientists started to experiment with urban soils by engaging directly in their construction through their ‘ecological engineering’. Rejecting separations between making and theory, these practices are understood by attending to soil scientist’s digging practices, described as ways of learning to be affected by soils and their liveliness. This part concludes with a study of the multispecies interactions entailed in soil ecologists’ attempts to ‘collaborate’ with earthworms and other soil organisms. An analysis of the modes of joint becoming of soils and humans at play in soil construction is developed by way of a reinterpretation of the soil sciences’ concept of pedogenesis. These ideas are developed in the second part of the thesis (chapters 5-7), which addresses practices of urban soil construction in the fields of urban gardening and foundation building, and introduces an art and anthropology experiment. It first presents the work of urban gardeners who develop their own understanding of city soils and botany, and attempt to grow knowledge, soils and community by adapting ancient rural practices of earth working to the reclamation of city interstices. It then introduces the work of foundation builders, and shows that far from entailing soils as inert matter that would be malleable at will, their work can be characterised as a play on equilibrium across interfaces of exchange. The thesis concludes with the presentation of an art, anthropology and soil science experiment in which the author participated. In this experiment fieldwork was re-interrogated by means of narrative speculation and installation making. This finally provides the grounds from which to draw methodological conclusions for an experimental anthropology, premised on the interweaving of imagination and practice.
[fr] Cette thèse présente une enquête anthropologique sur les sols urbains, et la manière dont ils deviennent un sujet de préoccupation dans le monde de la science des sols, ainsi qu’au sein d'autres domaines plus traditionnellement impliqués dans l’aménagement des villes. Longtemps conçus comme « l’armoire technique » de la ville, les sols urbains ont été négligés dans la pensée moderne sur la nature et l'urbanisme. Pourtant, à partir du début du 21e siècle, ils commencent à apparaître en tant que sujet d’étude valable en science des sols. Notre travail s'appuie sur plus de 13 mois de travail de terrain multi-situé mené en France auprès de scientifiques du sol, de jardiniers et de terrassiers. À partir d’une ethnographie de pratiques de construction du sol, nous cherchons à élucider la spécificité des nouvelles pédogénèses urbaines – un concept qui inclut la genèse des sols et des formes de vie humaine qui leur sont associées. Nous nous abstenons de définir a priori ce qui doit être considéré comme du sol « urbain », « agricole » ou « naturel », et retraçons comment ces distinctions sont effectuées au sein de pratiques diverses. Empruntant à l’anthropologie, aux sciences du sol, et aux science-studies, l’enquête suit comment, dans la performance matérielle des différentes relations entre les personnes et les sols, des acteurs apprennent à être affectés par les sols urbains. Au fur et à mesure que différents modes de connaissance des sols sont décrits, la question de savoir ce que la construction fait à la connaissance devient un fil conducteur de la thèse. En cela, nous posons que les sols prennent part à des dispositifs où ils deviennent des « appâts pour des sentirs » – des entrelacements affectifs dans lesquels les mondes sont vécus. L'introduction installe des éléments de contexte et méthodologiques. Elle définit la posture attentive mais critique adoptée dans la suite du travail envers les théories scientifiques des sols. La première partie de la thèse (chapitres 1 à 4) présente un examen détaillé de la manière dont les scientifiques s’emparent de la question des sols urbains, et met en évidence des points de rencontre clés entre la pédologie, les sciences de l'environnement et des thèmes tels que l'étalement urbain, le « pic du sol » et « l'Anthropocène ». Nous problématisons d’abord le mouvement par lequel, au 19ème siècle, les sols urbains sont devenus une « boîte noire », alors que leur scellement initiait une séparation durable entre terre et ciel. Nous étudions ensuite les liens entre la nouvelle science des sols urbains, l’émergence d’un intérêt scientifique pour les dynamiques écologiques dites « non linéaires », et la remise en question de distinctions telles que celles entre le vivant et le non-vivant, ou entre registres humain et naturel. Ces déplacements ont débouché sur des pratiques expérimentales de construction de sols, souvent décrites comme formant la base d’une épistémologie nouvelle en science des sols. Rejetant les séparations entre pratique et théorie, nous abordons ces expérimentations à partir des pratiques de creusement des scientifiques du sol, décrites comme des manières d'apprendre à être affecté par les sols et leur vitalité. Nous complétons cette analyse à partir de l’étude des interactions multispécifiques impliquées dans les tentatives des chercheurs de « collaborer » avec des organismes du sol. Cette partie s’achève sur une proposition d’analyse des modes de devenir commun des sols et des êtres humains à partir d’une réinterprétation du concept pédologique de pédogenèse. Ces idées sont développées plus avant dans la deuxième partie de la thèse (chapitres 5-7), qui traite des pratiques de construction de sol urbain dans les domaines du jardinage urbain et du terrassement, et introduit une expérience d'art et d'anthropologie. Nous présentons d'abord le travail des jardiniers urbains qui développent leur propre compréhension des sols et de la botanique des villes, et tentent de mieux apprivoiser ces éléments en adaptant des pratiques rurales anciennes à la culture des interstices des villes. Nous introduisons ensuite le travail des terrassiers et géotechniciens, et montrons que loin d’approcher les sols comme une matière inerte qui serait malléable à volonté, leur travail peut être défini comme un jeu sur l'équilibre entre les forces aléatoires qui caractérisent le sous-sol urbain. La thèse se termine avec la présentation d'une expérience en art, anthropologie et sciences du sol dans laquelle le travail de terrain a été réinterrogé à partir de la création de spéculations narratives et d'installations. Cette partie propose des pistes méthodologiques pour une anthropologie expérimentale, fondée sur un entrelacement plus fort entre pratiques et imagination.
Research center :
Laboratoire d'anthropologie sociale et culturelle (FASS - ULiège)
Department of Anthropology (School of Social Sciences - UoA)
Disciplines :
Anthropology
Author, co-author :
Meulemans, Germain ;  Université de Liège > Faculté des sciences sociales > Anthropologie de la communication
Language :
English
Title :
The lure of pedogenesis. An anthropological foray into making urban soils in contemporary France
Defense date :
2017
Number of pages :
290
Institution :
ULiège - Université de Liège
University of Aberdeen, Aberdeen, United Kingdom
Degree :
Doctor of Philosophy in Anthropology, University of Aberdeen ; Doctor in Social and Political Sciences, University of Liège
Promotor :
Ingold, Tim
Servais, Véronique  ;  Université de Liège - ULiège > Institut de recherche en Sciences Sociales (IRSS) > IRSS: Laboratoire d'Anthropologie Sociale et Culturelle
Gatt, Caroline
Funders :
F.R.S.-FNRS - Fonds de la Recherche Scientifique [BE]
Available on ORBi :
since 03 February 2017

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