Abstract :
[fr] L'article fait suite à un symposium que nous avons organisé dans le cadre d'un colloque de l'ABLF. Ce symposium réunit une communauté de chercheurs singulière : il concrétise le fruit d’une recherche-formation longitudinale visant à constituer au sein d’une haute école une communauté d’enseignants-chercheurs en devenir (Brown et Campione).
Il s’agit de susciter un « agir communicationnel » (Habermas) : la classe, entendue comme une organisation sociale, recherche un consensus sur l’enseignement-apprentissage du lire-écrire à l’école primaire. Ainsi, le principe d’homologie ou d’isomorphisme a été retenu : les étudiants expérimentent en tant que sujets, des démarches didactiques qu’ils sont ensuite invités à transférer à l’école primaire. Ils sont par conséquent impliqués dans des dispositifs où l’apprentissage se réalise en interactions, étayé par de nombreuses médiations de type instrumental ou social. Concernant les médiations instrumentales, les enseignants en herbe s’essaient aux cercles de lecture, aux chantiers de lecture-écriture, aux écrits réflexifs… Le langage écrit est, de cette façon, exploré dans toutes ses facettes (Bautier) : (méta)cognitives, sociales, affectives, identitaires… Concernant les médiations sociales, les apprenants bénéficient de l’étayage apporté par les formatrices-chercheuses ou par les pairs, sans négliger les apprentissages nés des interactions soutenues ménagées avec les élèves du primaire. Alternent des activités interpsychiques ou des moments de socialisation et des activités intrapsychiques durant lesquelles l’individu se recentre sur lui-même (Vygotski).
L'article présente des dispositifs expérimentés à la haute école puis transférés à l’école primaire. Nous étudions en particulier le journal de formation, écrit réflexif rédigé par les étudiants et susceptible de favoriser l’objectivation-(inter)subjectivation de savoirs didactiques (Vanhulle). Cet outil a ensuite été introduit à l’école primaire : des élèves de quatrième année tiennent le journal de leurs apprentissages (Crinon). Les étudiants ont pris en charge l’élaboration, l’expérimentation et l’étayage du projet : ils conçoivent les consignes et rédigent des lettres personnalisées adressées aux élèves. Enfin, nous envisageons un chantier de lecture-écriture centré sur le conte, chantier mené à la haute école, qui a donné lieu à la rédaction de contes et à la conception de cercles de lectures. En stage, les étudiants ont narré les contes et mis en place les cercles.