Doctoral thesis (Dissertations and theses)
Quand le plan zonal de sécurité rencontre la police locale Analyse sociologique du processus de traduction d'un artefact d'action publique
Croquet, Alice
2016
 

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Keywords :
police; instrument d'action publique; traduction
Abstract :
[en] The thesis examines the implementation of a security policy introduced by the 1998 Belgian police reform through the public policy instrument that declines the latter on local level, that is the area security plan. The thesis is based on four case studies and crossed inputs from the Actor-Network Theory and the Sociology of organized action. It traced the career of the area security plan in the local police organizations as the construction of a “sociotechnical system”. We analyze the work of mutual translation that occurs between the instrument and the police environment around four “events” making them progressively irreversible. On the one hand, we discover the “turbulent” nature of the regulatory control within police organizations. On the other hand, we settle the performative nature of the area security plan, of which we consider the introduction in the police landscape as an artifact at the service of the structural compromise that has been stabilized since the reform.
[fr] Dans ma thèse, j’étudie la mise en œuvre d’une politique de sécurité introduite par la loi de 1998 entérinant la réforme du système policier belge, à travers l’instrument d’action publique qui la décline à l’échelon local : le plan zonal de sécurité. Sur la base de quatre études de cas et des apports croisés de l’Actor-Network Theory et de la Sociologie de l’action organisée, j’entreprends de retracer la carrière du plan zonal de sécurité dans les organisations policières locales comme le processus de construction d’un « système sociotechnique ». La partie empirique de ma thèse est ainsi consacrée à l’analyse du travail de traduction réciproque qui s’opère entre l’instrument d’action publique et les différents environnements policiers qui l’accueillent. Ce processus de traduction s’opère autour de quatre épreuves − envisagées comme un travail de mise en concertation, de mise en organisation, de mise en sens et de mise en forme − au cours desquelles le plan zonal de sécurité et l’environnement policier deviennent progressivement irréversibles, à des degrés et dans des modalités variables selon la manière dont les quatre zones de police lient leur fonctionnement au PZS en s’ancrant dans des façons de faire déjà établies ou en introduisant des nouveaux modes de fonctionnement. Les résultats empiriques permettent d’envisager l’adoption du PZS au sein des zones de police dans un mouvement convergent qui dépassent les spécificités des processus de traduction locaux. Je propose ainsi une discussion transversale, autour de deux arguments principaux qui fondent la thèse défendue dans ma recherche. À l’échelle de l’organisation policière, d’abord. L’étude du PZS dans les organisations policières comme processus de traduction revisite l’analyse du travail policier du point de vue de ses dirigeants, à l’encontre d’une frange importante des travaux en sociologie du travail et des organisations − et de surcroit s’agissant de la police – enclins à survaloriser les régulations autonomes. Le travail d’hybridation entre le PZS et l’organisation policière est en effet entièrement mené par les dirigeants policiers, placés directement en position de traducteurs de l’innovation à adopter. La thèse permet ainsi d’envisager l’enrôlement des policiers dans le projet PZS comme un travail d’interstructuration permanent et réciproque fourni par les staffs policiers face aux stratégies de régulations des différents acteurs qu’ils veulent associer dans le système sociotechnique − en ce compris des non-humains. La thèse pose donc la nature « tourbillonnaire » ou l’« épaisseur sociale » de la logique de contrôle au sein des organisations policières, loin du caractère figé, élitiste et vertical que les sciences sociales lui attribuent généralement. À l’échelle de l’action publique, ensuite. La thèse défend l’idée que, sur le terrain des zones de police, le PZS fonctionne comme un instrument d’action publique « performatif », dont les modalités d’action s’ancrent dans une rationalité plus communicative qu’instrumentale de l’action publique. J’envisage ainsi l’introduction du PZS dans le paysage policier comme un « artefact » au service du compromis structurel de la police intégrée, en ce qu’il s’appuie sur les objectifs plus spécifiquement liés au renouvellement – managérial et communautaire − du policing pour servir les enjeux d’intégration structurelle du système. Partant, je suggère donc que c’est dans le processus d’action collective qu’il suscite au sein du système policier que le PZS importe, et non dans les résultats en termes de sécurité ou de renouvellement culturel auxquels il exhorte pourtant les zones de police.
Research center :
Centre de Recherche et d'Interventions Sociologiques
Disciplines :
Sociology & social sciences
Author, co-author :
Croquet, Alice ;  Université de Liège > Faculté des sciences sociales > Sociologie des ress. hum. et des systèmes institutionnels
Language :
French
Title :
Quand le plan zonal de sécurité rencontre la police locale Analyse sociologique du processus de traduction d'un artefact d'action publique
Defense date :
21 October 2016
Number of pages :
382+32
Institution :
ULiège - Université de Liège
Degree :
Docteur en Sciences Politiques et Sociales
Promotor :
Schoenaers, Frédéric
President :
Rousseaux, Xavier
Secretary :
Dubois, christophe
Jury member :
Enhus, Els
Vinck, Dominique
de Maillard, Jacques
Name of the research project :
IAP Project Justice & Populations
Funders :
BELSPO - SPP Politique scientifique - Service Public Fédéral de Programmation Politique scientifique
Available on ORBi :
since 25 October 2016

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