Analyse de la main d’œuvre dans la riziculture de la plaine de la Ruzizi des pays de la CEPGL

Le salariat agricole se développe et les exploitations agricoles y ont de plus en plus recours, notamment dans la riziculture traditionnellement familiale. Jusque-là peu de travaux s’y sont intéressés alors qu’il permet de repenser le fonctionnement des exploitations et d’assurer dans certains cas leur reproduction. Nous proposons ici de nous intéresser au salariat, du point de vu des exploitants rizicoles et d’identifier les facteurs qui influencent le recours à la main d’œuvre salariale locale et étrangère selon le cas. L’étude se base sur les données des enquêtes menées auprès de 240 exploitants rizicoles choisis à partir de la méthode des quotas sur la base d'une stratification des exploitations rizicoles et 60 salariés agricoles choisis de manière aléatoire et répartis de manière équitable entre les trois pays. La main d’œuvre agricole est relativement jeune à prédominance masculine. Alors que dans les sites rwandais et burundais, la main d’œuvre locative est locale, dans le site congolais, on y observe un certain flux de la main d’œuvre car 72% de la main d’œuvre travaillant dans les exploitations rizicoles est étrangère dont 47% en provenance du Burundi et 25% en provenance du Rwanda. A partir du test de Levene et celui de Brown et Forsythe, pour les riziculteurs congolais, les facteurs qui influence le recours à la main d’œuvre étrangère sont notamment la superficie rizicole exploitée, une main d’œuvre étrangère bon marché, la facilité d’accès aux intrants bon marché, l’insuffisance de la main d’œuvre locale. En plus, cette main d’œuvre joue un rôle crucial dans la cohésion des peuples dans un contexte post -conflits.