Les turbines à vapeur : ouvrage comprenant la description, la théorie et le calcul des dimensions principales des turbines à vapeur

Jusqu'en 1905 les théories des turbines à vapeur étaient établies pour des turbines idéales de rendement hydraulique = 1, c'est-à-dire qu'on n'y tenait aucun compte du frottement de la vapeur dans l'aubage. Au Congrès de Mécanique appliquée de Liége en 1905, le professeur Banki établit les bases d'un calcul des turbines à vapeur. Il proposa de réduire la vitesse du libre écoulement adiabatique au moyen d'un coefficient établi par expériences et tenant compte du frottement dans l'aubage fixe un autre coefficient plus petit tenant compte du frottement dans l'aubage mobile et des chocs à l'entrée. Il donnait un exemple de calcul en cherchant le rendement indiqué d'une turbine à une roue genre de Laval.
M. Hanocq reprit cette idée et publia durant 1907 dans la revue universelle des Mines une suite d'articles où il calculait le rendement indiqué de tous les types construits jusqu'à ce jour, ainsi que celui d'un type combiné qu'il propose. Au moyen de sa méthode il calculait les dimensions d'une unité de 700 H P à 2500 tours suivant les différents types, une planche les représente à la même échelle et permet de comparer leurs encombrements. L'ensemble de cette étude constitue la première partie du livre dont nous parlons.
L'auteur y a ajouté d'intéressantes considérations sur le réglage et l'influence de la pression de la surchauffe et du vide sur la consommation. Il termine par quelques remarques sur les coefficients qui sont les bases de sa méthode de calcul. En résumé cette méthode se sert de données pratiques de même que la méthode de calcul des machines à piston. Pour qu'elle prenne toute sa valeur il est à souhaiter que les fabricants de turbines l'appliquent à l'étude de leurs nouveaux types en tablant sur les résultats de ceux qu'ils ont construits. Il est certain que si l'auteur avait en à sa disposition de telles données il aurait pu montrer d'une façon concrète la valeur pratique de sa méthode.
Nous tenons à rendre hommage à M. Hanocq pour la place importante que son livre occupera dans la littérature des turbines à vapeur, c'est un précieux complément aux études magistrales de Bauki, Stodola Rateau.
H. COMHAIRE. Ve Mines.
(Source du résumé : Bulletin scientifique de l'Association des Élèves des Écoles spéciales. 10e année, 1907-1908. p. 124-125)