Le vécu des femmes magistrates en Belgique francophone. Analyse d'une profession sous l'angle des rapports sociaux de sexe. Représentativité, profils et pouvoir

Sachant qu’historiquement l’exercice de la Justice a été réservé aux hommes, et que les femmes n'ont accès, en Belgique, que depuis un peu moins de 70 ans à la magistrature ; la question centrale de cette recherche doctorale s’attache à étudier l’impact de l’arrivée des femmes dans la magistrature et de leur exercice de cette fonction régalienne et de pouvoir, ainsi que de leur vécu personnel et professionnel.

Choix a été fait d’aborder cette question centrale suivant une méthodologie qualitative et l’utilisation de récits de vie ; et les résultats obtenus y répondent à travers trois grands axes analytiques pouvant être résumés en trois questions :

1/ Combien sont ces magistrates et « où sont-elles » ? Quelle a été l'évolution numérique des femmes dans la magistrature au cours du temps ? Quels postes et quelles fonctions occupent-elles ?
2/ Qui sont les magistrates et comment se définissent-elles ? Quels sont leurs profils et leurs trajectoires professionnelles ? Quel sens, quelles significations donnent les magistrates à leur profession et à la place qu'elle tient dans leur vie ? Quel est leur vécu ?
3/ Quelle vision ont les magistrates du pouvoir ? Et comment se positionnent-elles face à cet attribut central de leur profession ?

Ces analyses, réalisées à travers la comparaison des parcours et vécus des quarante-neuf magistrates interrogées, se veulent être une première étude de genre de cette profession visant à connaître qui sont ces magistrates, la place qu'elles occupent dans la profession, la manière dont elles l'envisagent et lui donnent sens.