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Abstract :
[fr] Dans cette proposition, je voudrais me concentrer sur la question du rapport image/langage. Tension au cœur de l’iconologie. Quid du thème (désormais bien connu) de la prédominance du paradigme langagier sur l’analyse des éléments visuels de la culture ? Quid des nombreux tournants (linguistique, iconique, anthropologique) ? Qu’en est-il de ces multiples changements de paradigmes ? Et surtout : Quid des débats parfois absurdes sur la préséance absolue du visuel sur le verbal (et vice-versa) ? Dans les jalons conclusifs de Le champ mimétique (2005), le problème est mis sur le tapis. Tout en prenant la mesure d’une prolifération exponentielle des images (nous sommes en situation d’hyper-documentation : comme le dit le cinéaste H. Farocki : où qu’on aille aujourd’hui poser sa caméra, on trouve au sol les trous laissés par les trépieds de ceux qui nous ont précédés), les discours actuels portent également le thème d’une « sortie de la représentation ». Rendue à sa matérialité propre, l’image refuse alors son rôle de prestataire de services à l’égard d’un sens préexistant qu’elle ne ferait qu’illustrer/véhiculer. La critique massive énoncée de plus en plus régulièrement par les défenseurs d’une iconologie renouvelée (qui aurait éliminé l’influence néfaste de Panofsky) consiste à montrer que le modèle langagier manque inévitablement le caractère sensible de l’image. Contre la sémiotisation excessive des formes d’expression visuelle, il faudrait donc affirmer une fonction intransitive des images, c’est-à-dire redonner à l’image une épaisseur propre, qui ne renvoie qu’à elle-même . L’image revendique une densité, non langagière, et réclame qu’on la prenne en compte comme telle. Or, selon Bailly, vouloir à tout prix choisir/trancher entre deux manières de faire image (l’image représentative vs l’image non verbale, antéprédicative) nous prive d’une compréhension complexe des jeux qui l’animent.