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Abstract :
[fr] Si le maniérisme est un courant bien défini et circonscrit de l’histoire de l’art (essentiellement la peinture italienne du 16e siècle), il n’en est rien pour l’histoire du cinéma. Selon les plumes des commentateurs, les cinéastes maniéristes sont débusqués au cœur même du cinéma classique (William Wyler, William Dieterle, Robert Siodmak ou Alfred Hitchcock), à ses points de ruptures ou d’incandescence (Busby Berkeley, Vincente Minnelli, Douglas Sirk), dans les gestes de relectures des nouveaux Hollywoodiens des années 70 et 80 (Francis Ford Coppola, Brian de Palma, Sam Peckinpah, Martin Scorsese…), dans les œuvres formalistes des cinéastes contemporains (Les frères Coen, Quentin Tarantino, Michael Mann, Wong-kar Wai…), dans la filmographie de genres spécifiques (le film noir, le western-spaghetti, le giallo, le film de kung-fu…).
Affectation du style, travail de relecture des œuvres, déformations ou surenchères du motif figuratif, les conceptions multiples du maniérisme se télescopent. Pour tenter de mettre de l’ordre dans ces passions, cette conférence s’attachera à l’idée de manie, soit d’obsession, de répétition, de cristallisation et de re-figuration du motif qui pourrait être un point commun éventuel de ces nombreuses perceptions du maniérisme.