La coopération Sud-Sud au sein des BRICS ; un nouveau paradigme d’aide au développement? Le cas du Brésil en Mozambique

L’émergence et l’affirmation de nouvelles puissances dites du « Sud », dont celles des BRICS, ont donné un nouveau souffle à la coopération Sud-Sud (CSS), et ce spécialement en Afrique. Ces émergents jouissent d’une marge de manœuvre politique et économique grandissante qui leur permet de multiplier les partenariats Sud-Sud, de contribuer financièrement à la coopération au développement et d’instaurer de nouvelles structures d’institutionnalisation de CSS. La stratégie de CSS des BRICS se veut différente du modèle traditionnel de coopération Nord-Sud (CNS) ; elle s’appuie sur des principes de solidarité, offre une aide sans condition, se base sur des relations horizontales permettant des bénéfices mutuels pour les partenaires.

Cependant, la CSS engagée par les BRICS n’est pas exempte de retombées politiques, diplomatiques ou commerciales à leur égard. Dans ce contexte, il est valable de se questionner à savoir si une politique de coopération au développement déployée par une puissance émergente peut être désintéressée et s’il est possible d’établir des relations d’égal à égal alors qu’elle se développe dans un cadre de rapports entre un donateur et un récepteur ?

Cette présentation tentera de déterminer si le modèle de CSS soutenu par les BRICS s’inscrit dans un nouveau paradigme pour repenser l’efficacité de l’aide au développement en Afrique ou s’il reproduit la structure d’aide traditionnelle du modèle de CNS. Pour ce faire, nous étudierons le cas de la pénétration brésilienne au Mozambique, soit son implication technique et financière au développement de l’exploitation de certaines cultures à des fins de production de biocarburants.