Inscrire une vieille tradition d’enseignement de l’architecture dans un dispositif de formation valide en phase avec une société en perpétuelle mutation. Retour sur une recherche-action.

En 2010, la création des facultés d’architecture au sein des universités belges à ajouter à leur mission unique d’enseignement les missions de recherche et de service à la communauté. A Liège, le changement institutionnel connut une difficulté accrue liée à la fusion de deux institutions jusque-là « concurrentes ». Un lien les unissait cependant : conserver la maîtrise du projet pédagogique spécifique à l’enseignement de l’architecture, une formation visant la conception du projet architectural et sa méthodologie grâce à une pédagogie par projet.
En 2011, un groupe d’enseignants praticiens-réflexifs (Schön, 1987) s’est formé pour analyser, questionner le dispositif de formation et le plan d’études résultant des mécanismes administratifs de création de la faculté.
Un premier constat de carence est rapidement apparu : l’inexistence d’un socle pédagogique
commun définissant les visées de la formation dans un cadre professionnalisant et permettant d’assurer un alignement pédagogique cohérent entre contenus, méthodes et évaluations. Le groupe a dès lors décidé de s’atteler à la construction d’un référentiel de compétences (Tardif, Fortier, & Préfontaine, 2006) comme pierre angulaire de toute réflexion. En juin 2013, le référentiel a été validé par le conseil de faculté.

Quels enjeux (politiques, pédagogiques) ont été identifiés ? Comment les liens entre identité professionnelle, formation et profil de compétences professionnelles ont-ils été établis ? (Beckers, 2007). Quelle place occupe ou devrait occuper l’enseignement du projet par le projet dans l’université ? Comment intégrer, en parallèle à une conception « traditionnelle » de pratique architecturale, les dimensions de la recherche et du questionnement théorique ? En quoi cette recherche-action a-t-elle été pour les enseignants d’atelier un véritable levier réflexif ?

Ce retour d’expérience permettra de tirer les premières conclusions critiques liées à l’adoption du référentiel et d’identifier les futures actions et/ou réflexions qui s’engageront à court, moyen et long terme.