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Abstract :
[fr] L’électro-encéphalogramme (EEG) de surface, technique non invasive et peu couteuse, demeure la pierre angulaire de la mise au point des épilepsies. Le développement de dispositifs d’enregistrement au moyen de 64 à 256 électrodes a permis d’augmenter considérablement la résolution spatiale de l’EEG de surface (Lantz et al., Clin Neurophysiol 2003). D’autre part, le développement de l’imagerie de source électrique (ISE) a permis au moyen de modèles mathématiques de localiser le générateur cortical responsable du signal EEG enregistré en surface (Scherg et al., 1990; Pascual-Marqui, 2002).
Les malformations corticales (MCs) représentent un large spectre d’anomalies structurelles congénitales (Barkovich et al., Brain 2012) et constituent une des principales causes d’épilepsie de l’adulte (Spencer & Huh, Lancet Neurol 2008). Cette épilepsie s’avère malheureusement pharmaco-résistante dans la plupart des cas (85%) (Papayannis et al., Seizure 2012).
Si les MCs sont hétérogènes d’un point de vue structurel (radiologique et anatomopathologique), les études électro-physiologiques (EEG) ont démontré que cette hétérogénéité existait également au niveau fonctionnel, non seulement entre les différents types de MCs mais aussi parfois au sein d’une même malformation.
Les dysplasies corticales focales (DCF), hautement épileptogènes (Chassoux et al., Brain 2000; Aubert et al., Brain 2009), restent « invisibles » à l’IRM dans 30 à 50 % des cas (Hauptman et al., Epilepsia 2012). Dans ce cas, l’EEG de surface et l’ISE aident à la localisation du foyer épileptique (Brodbeck et al., Epilepsia 2010; Rikir et al.,Epilepsia 2014). Morphologiquement, aucune anomalie en EEG de surface n’est spécifique d’une DCF (Sisodiya et al., Lancet Neurol 2009).
Les MCs, notamment les schizencéphalies et polymicrogyries, sont parfois très vastes et impliquent structurellement plusieurs régions lobaires et sous-lobaires, compliquant l’approche chirurgicale. L’EEG haute résolution couplé à l’ISE peut montrer le caractère hétérogène de la malformation en terme d’épilpetogénicité et désigner ainsi la partie impliquée dans les crises d’épilepsie (Rikir et al., 2014 ; Maillard et al., 2009).
En cas de malformation multifocale (sclérose tubéreuse de Bourneville, hétérotopies nodulaires), les anomalies EEG critiques et inter-critiques désignent parfois une origine unifocale des crises épileptiques rendant éventuellement possible un traitement chirurgical.
Enfin, il a été montré prospectivement que l’EEG haute densité couplé à l’ISE contribuait à localiser la zone épileptogène dans les épilepsies en rapport les MCs , qu’il présentait une valeur ajoutée par rapport à une mise au point classique basée sur l’enregistrement VIDEOEEG et l’IRM cérébrale, et qu’il était particulièrement indiqué en cas d’IRM négative ainsi qu’en cas de discordance entre hypothèses électro-cliniques (VIDEOEEG) et données structurelles (IRM) (Rikir et al., Epilepisa 2014).