Analyse socio-cognitive des modes de schémas précoces inadaptés et des caractéristiques de personnalité au sein d’une population de femmes victimes de violences conjugales

La violence à l’égard des femmes fait depuis longtemps débat dans le champ de la victimologie. De la vision historique de la victime « coupable » à la victime « innocente » des mouvements féministes, les enjeux moraux déterminent le plus souvent les arguments des parties dans une dialectique militante, de revendication et de rapport de force. Se plaçant résolument dans une position scientifique, la présente étude analyse au sein d’une population de femmes victimes de violences conjugales rencontrées dans le cadre d’expertises pré-sententielles, l’influence des représentations précoces inadaptées (schémas) selon la classification de J. Young sur la perception de la relation. Dans une perspective sociocognitive, l’étude mesure la prévalence de différents schémas précoces dysfonctionnels et envisage comment ceux-ci contribuent chez la victime adulte au maintien d’une vision dévalorisée d’elle-même et d’un rapport inégalitaire à l’altérité propice à l’émergence de comportements violents. L’étude analyse également l’impact de ces schémas sur la construction de la personnalité adulte et met en évidence la fréquence de certains modes préférentiels de personnalité selon les classifications DSM-IV/V au sein de cette population de femmes victimes.