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Le militaire belge en opérations : aspects politiques et sociologiques
Dumoulin, André
2007In Courrier Hebdomadaire du CRISP, 1960
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Keywords :
Belgique; armée; sociologie militaire; missions extérieures; gestion des crises; multinationalisation
Abstract :
[fr] L’armée belge est pour l’essentiel une force multinationalisable, mettant en valeur ses capacités médianes et ses compétences sectorielles (les niches capacitaires) associées aux nouvelles missions de gestion de crise dans le cadre de l’Union européenne, de l’OTAN et de l’ONU. L’appareil militaire n’a en effet de sens qu’au service d’une politique de défense, élément sectoriel d’une politique de sécurité qui ne peut s’inscrire que dans un cadre européiste et transatlantique. Et même si la plupart des militaires belges continuent à travailler entre eux, le fait qu’ils soient déployés pendant plusieurs mois dans un espace restreint et fermé aux côtés d’autres nationalités les amènent à nouer des contacts avec les militaires étrangers. Dans les quatre missions étudiées, ceux-ci se sont passés sans difficultés majeures et nous avons observé une fréquence plus élevée de contacts entre les individus qui parlaient la même langue et avaient également une certaine proximité culturelle. Nous avons également relevé que la vie quotidienne des militaires déployés semblait influencée par différents facteurs. Nous avons, d’une part, mis en évidence différents éléments liés au travail effectué sur le terrain et au cadre contextuel de la mission engagée. De plus, comme les militaires vivent 24 heures sur 24 dans une certaine promiscuité, les relations interpersonnelles avec les collègues et les chefs jouent également un rôle de premier plan. Au niveau des facteurs qui concourent à un mauvais moral, nous avons relevé des facteurs récurrents liés à l’ennui, à la fatigue ainsi qu’au manque de contacts avec l’extérieur. À ces éléments s’ajoute également l’éloignement de la famille qui reste une source d’inquiétudes même si la période pendant la mission se déroule relativement bien pour les familles restées au pays. Les militaires belges des missions étudiées se montraient donc, dans l’ensemble, assez satisfaits du déroulement de la mission à laquelle ils ont pris part car la participation aux opérations extérieures demeure, pour un nombre important d’entre eux, la raison même de leur engagement dans les forces armées. Reste toutefois que la monotonie des missions actuelles ne répond pas entièrement aux attentes de certains militaires qui sont davantage demandeurs de missions moins routinières et d’action. De manière plus générale, si la Belgique inscrit son engagement dans un cadre élargi européen, « à savoir qu’il faut faire la paix dans le voisinage pour ne pas avoir la guerre chez nous » (Alain Joxe), l’universalisme européen se heurte rapidement aux enjeux politiques et moraux nationaux. Si on ne peut combattre le ressentiment identitaire et les guerres asymétriques par « des frappes tirées à distance de sécurité », la présence des militaires au sol dans des zones instables (rétablissement, imposition et maintien de la paix) met en évidence la question du degré de participation du pays face à des enjeux non vitaux tels que la défense territoriale nationale et celle de nos alliés avec lesquels la Belgique a signé des traités de solidarité commune. Bien que les conclusions de la commission Rwanda aient abouti à ce que les missions extérieures de l’armée belge soient organisées en disposant des matériels, du mandat et d’engagements précis, les gouvernements, quelle que soit la coalition, seront toujours enclins, parce que responsables politiques de la vie des militaires citoyens, à réduire autant que possible le niveau de la prise de risque. Il s’agira toujours pour la Belgique de trouver l’équilibre entre les nécessaires interventions, les conséquences humaines, politiques et diplomatiques des événements mouvants et souvent incontrôlés sur le terrain, les intérêts du pays et la légitime motivation des militaires dont la grande majorité a pleinement conscience des enjeux et « se sent utile » en opération » face à une minorité qui, dans ses extrêmes, serait soit le « soldat fanfaron », soit le militaire « fonctionnaire ». Il s’agira enfin de trouver, au cas par cas, les bonnes réponses à la question renouvelée du partage des risques entre pays alliés.
Disciplines :
Political science, public administration & international relations
Sociology & social sciences
Author, co-author :
Dumoulin, André ;  Université de Liège - ULiège > Département de science politique > Département de science politique
Language :
French
Title :
Le militaire belge en opérations : aspects politiques et sociologiques
Publication date :
2007
Journal title :
Courrier Hebdomadaire du CRISP
ISSN :
0008-9664
eISSN :
1782-141X
Publisher :
CRISP, Bruxelles, Belgium
Volume :
1960
Peer reviewed :
Peer reviewed
Commentary :
Courrier hebdomadaire co-rédigé avec Delphine Resteigne, sociologue en défense, Ecole royale militaire
Available on ORBi :
since 11 March 2014

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