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Abstract :
[fr] Le thème du dialogue social en milieu carcéral est rarement étudié par les sociologues francophones en général (Froment, 1994) et belges en particulier. Paradoxalement, la Belgique connaît une solide tradition syndicale d’une part et, d’autre part, le pouvoir des organisations syndicales est reconnu par de nombreux acteurs du terrain carcéral (managers de l’administration pénitentiaire, directeurs de prison, surveillants, personnels socio-éducatifs, détenus, etc.). Aussi, les grèves au sein des prisons belges se sont multipliées ces dernières années, portant diverses revendications liées au « bien-être » des surveillants (sécurité au travail, horaires, rémunération, etc.) et réclamant une étude circonstanciée.
Notre communication présente une étude empirique menée de juillet à octobre 2011 à la prison de Verviers (N = 25), qui fut alors le théâtre d’un mouvement social conclu par la fermeture de cet établissement. Cet événement permet de saisir concrètement les stratégies et discours des organisations syndicales, de l’administration pénitentiaire et des pouvoirs locaux.
Cette étude de cas, en plus de combler un « vide » sociologique, vise à décrire et analyser les processus de négociation et de qualification à l’œuvre dans une situation de crise et à mettre en lumière les tentatives de réduction des incertitudes inhérentes au sort des surveillants (de Verviers et d’ailleurs) et à considérer les incertitudes (méconnues) liées au sort des détenus.