Un foyer précoce de visions trinitaires ? L’abbaye bénédictine de Saint-Laurent de Liège

Liège; Visions; Benedictine Spirituality; Monastic Theology; Rupert of Deutz; Renier of Saint-Laurent; Trinitarian Iconography; Liturgy; Throne of Grace; Théologie monastique; Rupert de Deutz; Renier de Saint-Laurent; Iconographie trinitaire; Liturgie; Trône de grâce; Spiritualité bénédictine

Abstract :

[fr] Les plus anciennes visions occidentales de la Trinité connues ne sont pas antérieures à la première moitié du XIIe siècle. On distingue traditionnellement deux foyers de visions, l’un franco-allemand, l’autre anglo-saxon. La redécouverte d’un corpus de sept récits de visions trinitaires, glissées dans l’œuvre du moine liégeois Renier de Saint-Laurent tend à remettre cette répartition spatio-temporelle en question de même qu’elle invite à de nouvelles recherches sur l’origine et les sources d’inspiration de ce phénomène mystique. Quelques uns de ces récits évoquent des modèles iconographiques qui ne semblent pas avoir été représentés avant le XIVe, voire le XVe siècle, à l'exception du type iconographique du trône de grâce.

Disciplines :

Art & art history
History
Religion & theology

Author, co-author :

Close, Florence ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences historiques > Histoire du moyen âge

Language :

French

Title :

Un foyer précoce de visions trinitaires ? L’abbaye bénédictine de Saint-Laurent de Liège

Publication date :

June 2009

Journal title :

Revue Bénédictine

ISSN :

0035-0893

Publisher :

Abbaye de Maredsous, Belgium

Volume :

119

Issue :

Pages :

189-220

Peer reviewed :

Peer reviewed

Funders :

F.R.S.-FNRS - Fonds de la Recherche Scientifique [BE]

Available on ORBi :

since 17 April 2009

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Jean-François Poignet fut le premier à attirer l'attention sur les visions de la Trinité antérieures au premier quart du XIVe siècle (Jean-François POIGNET, «Visions médiévales de la Trinité : vers la vision béatifique», in Sources. Travaux historiques, no 8 (1986), 1987, p. 11-25)
On doit à Roland Maisonneuve la première monographie sur les visions trinitaires (Roland MAISONNEUVE, Les mystiques chrétiens et leurs visions du Dieu un et trine, Paris, 2000)
François Bœspflug s'est imposé ces dernières années, comme le spécialiste du sujet. Ce dernier distingue les «visions de la Trinité» des schémas didactiques trinitaires, simples comparaisons, mises en scènes purement littéraires et «visions présomptives» de la Trinité (François BŒSPFLUG, «Les visions de la Trinité», in Patrick SBALCHIERO (dir.), Dictionnaire des miracles et de l'extraordinaire chrétiens, Paris, Fayard, 2002, p. 839-841
François BŒSPFLUG, ID., «La Trinité au moyen âge : visions et images (XIIe-XIVe siècle)», in Julien RIES (éd.), Expérience religieuse et expérience esthétique. Rituel, Art et Sacré dans les Religions, Louvain-la-Neuve, 1993, p. 121-153
François BŒSPFLUG, ID., «La vision-en-rêve de la Trinité de Rupert de Deutz (v. 1100). Liturgie, spiritualité et histoire de l'art», in Revue des sciences religieuses, t. 71/2 (1997), p. 205-209)
Fr. BŒSPFLUG, «La vision-en-rêve de la Trinité de Rupert de Deutz (v. 1100)»
Sur les visions de Rupert de Deutz : Rhaban HAACKE, «Die mystischen Visionen Ruperts von Deutz», in Sapientiae doctrina : Mélanges de théologie et de littérature médiévales offerts à Dom H. Bascour O.S.B. (Recherches de théologie ancienne et médiévale, numéro spécial, 1), Louvain, Abbaye du Mont-César, 1980, p. 68-89
Alessio MAGOGA, Ruperto di Deutz. Mite e umile di cuore. I libri XII e XIII del «De gloria et honore Filii hominis. Super Matthaeum», introduzione, traduzione e note, Milan, Glossa, 2004, p. 55-57. - Dans l'Occident chrétien, François Bœspflug a dénombré plus de cinquante visionnaires de la Trinité antérieurs à 1334, année de l'extension de la fête de la Trinité au calendrier liturgique universel par le pape Jean XXII
L'apparition de ce phénomène mystique pourrait avoir été plus précoce en Orient chrétien (Fr. BŒSPFLUG, «Les visions de la Trinité», in Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire des miracles, p. 840)
Fr. BŒSPFLUG, «Le diable et la Trinité tricéphale. À propos d'une pseudo-«vision de la Trinité» advenue à un novice de saint Norbert de Xanten», in Revue des sciences religieuses, t. 72/2 (1998), p. 156-175
Fr. BŒSPFLUG, ID., «La vision de la Trinité de Christine de Markyate et le Psautier de Saint-Alban», in Augusto PARAVICINI BAGLIANI (éd.), La visione e lo Sguardo nel Medio Evo (Actes du colloque de Lausanne, octobre 1995), Turnhout, Brepols, 1998, p. 95-111 (Micrologus. Natura, scienze e società medievali, t. 6)
Jean-Claude SCHMITT, «Les dimensions multiples du voir. Les rêves et l'image dans l'autobiographie d'Herman le Juif au XIIe siècle», in A. PARAVICINI BAGLIANI (éd.), La visione e lo Sguardo nel Medio Evo, p. 1-27
Fr. BŒSPFLUG, «La vision-en-rêve de la Trinité de Rupert de Deutz (v. 1100)», p. 209
Fr. BŒSPFLUG, ID. «Les visions de la Trinité», p. 840
Les sept visions sont rapportées dans six œuvres différentes : RENIER DE SAINT-LAURENT, Speculum penitentiae seu vita sanctae Pelagiae, in PL, t. 204, Paris, 1855, col. 51-62
RENIER DE SAINT-LAURENT, ID., Palmarium Virginale seu vita et passio sanctae Mariae, virginis Cappadocis, idem, col. 61-70
RENIER DE SAINT-LAURENT, ID., Flos eremi seu vita s. Tiebaldi monachi et eremitae, idem, col. 69-80
RENIER DE SAINT-LAURENT, ID., De lacrymarum libri tres, idem, col. 153-180
RENIER DE SAINT-LAURENT, ID., Triumphale Bulonicum, éd. W. ARNDT, in MGH.SS., t. 20, Hanovre, 1868, p. 583-592
RENIER DE SAINT-LAURENT, ID., De ineptiis cuiusdam idiotae libellus, idem, p. 593-603
- Renier de Saint-Laurent est assez mal connu. Nous devons l'essentiel de nos informations sur ce moine liégeois aux recherches d'Hubert Silvestre : Hubert SILVESTRE, Le Chronicon sancti Laurentii Leodiensis dit de Rupert de Deutz : étude critique, Louvain, Bureaux du Recueil - Publications universitaires, 1952 (Recueil de travaux d'histoire et de philologie. 3 ème série; 43)
Hubert SILVESTRE, ID., «Notice sommaire sur Renier de Saint-Laurent», in Le Moyen Âge, t. 71 (1965), p. 3-16
Hubert SILVESTRE, ID., «Renier de Saint-Laurent et le déclin des écoles liégeoises au XIIe siècle», in Annales du XXXIIe congrès archéologique et historique de Tournai (Tournai 4-8 septembre 1949), t. 2, Tournai, Société Royale d'Histoire et d'Archéologie, 1951, p. 112-123
Hubert SILVESTRE, ID., «Notes sur la vita Evracli de Renier de Saint-Laurent. Contribution à l'histoire du XIIe siècle liégeois», in RHE, t. 44 (1949), p. 30-86
Hubert SILVESTRE, ID., «Que nous apprend Renier de Saint-Laurent sur Rupert de Deutz?», in Liber amicorum Nicolas N. Huyghebaert. Sacris Erudiri, t. 25 (1982), p. 49-97
Hubert SILVESTRE, ID., «Rupert de Deutz a-t-il rédigé au début de sa carrière un recueil de réflexions pieuses sur l'histoire de l'abbaye liégeoise de Saint-Laurent?», in RHE, t. 77 (1982), p. 365-395
Les notices de dictionnaires consacrées à cet auteur sont tributaires de ces publications : DSAM, sv. «Renier de Saint-Laurent» (G. MICHIELS), t. 13 (1988), col. 360-363
LMA, sv. «Reiner v. St Lorenz zu Lüttich» (P. BOURGAIN), t. 7 (1995), col. 666
Wolfgang STAMMLER, Karl LANGOSCH et Kurt RUH (dir.), Die deutsche Literatur des Mittelalters Verfasserlexikon, sv. «Reiner von Lüttich» (P. DINZELBACHER), t. 7-2, Berlin, de Gruyter 1989, col. 1165-1169
- Hubert Silvestre s'était érigé contre la piètre qualité de la notice consacrée à Renier de Saint-Laurent dans la deuxième édition du Lexikon für Theologie und Kirche (H. SILVESTRE, «Notice sommaire», p. 3, n. 1)
La notice a été supprimée dans la dernière édition (HOFER Josef, RAHNER Karl (dir.), Lexikon für Theologie und Kirche, 11 vol., nouvelle édition, Fribourg-en-Brisgau-Bâle-Rome- Vienne, 1993-2001)
François BŒSPFLUG et Yolanta ZAŁUSKA, «Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident de l'époque carolingienne au IVe concile de Latran», in Cahiers de Civilisation Médiévale, t. 37/147 (1994), p. 181-240
- François Bœspflug distingue trois périodes dans l'histoire du développement de l'iconographie trinitaire : la période d'évocation indirecte du mystère (IVe - fin VIIIe siècle), la période exploratoire (IX e- début XIIe siècle), la période d'épanouissement (XIIe - XVIe siècle) (Fr. BŒSPFLUG, La Trinité dans l'art d'Occident (1400-1460). Sept chefs d'œuvre de la peinture, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2000, p. 23)
RENIER DE SAINT-LAURENT, Speculum penitentiae seu vita sanctae Pelagiae, L. II, c. 4, col. 59. - Afin de ne pas alourdir considérablement les notes, nous avons transcrit les textes latins en annexe
Phil 2, 8
Matth 22, 32
RENIER DE SAINT-LAURENT, Palmarium Virginale, L. II, c. 3, col. 67-68
RENIER DE SAINT-LAURENT, ID., Flos eremi, L. I, c. 3, col. 74
- Hubert Silvestre avait déjà discrètement mentionné cette vision (H. SILVESTRE, «Notice sommaire», p. 16, n. 29)
Prov 18, 10-11
Isaïe 6, 2
RENIER DE SAINT-LAURENT, Triumphale Bulonicum. Prologus, p. 583-584, l. 29-17
RENIER DE SAINT-LAURENT, De ineptiis, L. II, incipit, p. 601, l. 34-54
RENIER DE SAINT-LAURENT, De lacrymarum, L. III, c. 4, col. 175-177
- En 1965, Hubert Silvestre avançait que le De ineptiis - dont le deuxième livre est autobiographique - avait probablement été rédigé entre le 14 juin 1158 et le 25 juillet 1161, date du décès de Gauthier successeur de Wazelin II, le dernier abbé de Saint-Laurent mentionné dans l'œuvre (H. SILVESTRE, «Notice sommaire», p. 9)
En 1982, revenant sur ses premières conclusions, cet historien a proposé de repousser le terminus ad quem sous l'abbatiat d'Éverlin de Fooz (1161?-1188?) auquel Renier vouait une grande admiration (H. SILVESTRE, «Rupert de Deutz a-t-il rédigé?», p. 368, n. 3)
Cette nouvelle hypothèse est passée inaperçue; la date du De ineptiis de 1158/1161 a été répété e, en référence à la première hypothèse d'Hubert Silvestre, jusqu'à une époque très récente par la très grande majorité des auteurs qui se sont intéressés à ce texte (Léopold GENICOT et Paul TOMBEUR (dir.), Index scriptorum operumque latino-belgicorum Medii Aevi. Nouveau répertoire des œuvres médiolatines belges (VII e-XIIe siècles), t. III-2, Bruxelles, 1979, p. 211
Repertorium fontium historiae Medii Aevi, t. 9, Rome, 2003, p. 480
Thomas HAYE, «Die verlorene Bibliothek des Reiner von Lüttich. Produktion und Überlieferung lateinischer Literatur des Hohen Mittelalters in der Perspektive monastischer Individualisierungstendenzen», in Historisches Jahrbuch, t. 125 (2005), p. 42)
Sur le remaniement de la vita Pelagiae, lire B. BAVANT, «L'adaptation de la Vita sanctae Pelagiae par Renier de Liège», in ID., Pélagie la Pénitente, t. 2, Paris, 1982, p. 123-128
La vision qu'il eut de la Trinité lui rendit la santé. La troisième dont il attribue la guérison à l'intercession de saint Lambert a motivé sa décision de remanier le Triumphus s. Lamberti (RENIER DE SAINT-LAURENT, ID., Triumphale Bulonicum, prologus, p. 583, l. 16-17)
Pour un commentaire critique de ces deux versions du « triomphe» de saint Lambert, lire Sylvain BALAU, Les sources de l'histoire de Liège au moyen âge, Bruxelles, 1903, p. 323-326
André JORIS, «Le Triomphe de saint Lambert à Bouillon (1141). Récit d'un témoin ou expression d'une mentalité?», in Publications de la section historique de l'Institut grand ducal de Luxembourg, 1981, t. 95, p. 183-200
Claude GAIER, «Le rôle militaire des reliques et de l'étendard de saint Lambert dans la principauté de Liège», in ID., Armes et combats dans l'univers médiéval, Bruxelles, De Boeck Université, 1995, p. 338-341
David FOOTE, «Taming monastic advocates and Redeeming Bishops : the Triumphale and episcopal vitae of Reiner of St. Lawrence», in RHE, t. 91 (1996), p. 5-40
- La thèse jadis défendue par Karl Hanquet d'une attribution de ces deux textes à Renier de Saint-Laurent a été définitivement rejetée (Karl HANQUET, «Triumphus et Triumphale, deux œuvres de Renier de Saint-Laurent», in Mélanges d'histoire offerts à Henri Pirenne, t. 1, Bruxelles, 1926, p. 181-188
Cf. A. JORIS, «Remarques sur les clauses militaires des privilèges urbains liégeois», in RBPH, t. 37/2 (1959), p. 307-308 et n. 5
A. JORIS, ID., «Le Triomphe de Saint Lambert à Bouillon (1141)», p. 187-188
RENIER DE SAINT-LAURENT, Triumphale Bulonicum, p. 592, l. 24
- Retenu par Sylvain Balau, le terminus a quo de 1153 a été réaffirmé à de nombreuses reprises jusqu'à une époque très récente. (S. BALAU, Les sources de l'histoire de Liège, p. 326
L. GENICOT et P. TOMBEUR (dir.), Index scriptorum operumque latino-belgicorum Medii Aevi, t. III-1, Bruxelles, 1977, p. 97
Repertorium fontium historiae Medii Aevi, t. 9, p. 481)
Félix ROUSSEAU, Henri l'Aveugle : Comte de Namur et de Luxembourg : 1136-1196, Liège, H. Vaillant-Carmanne / Paris, Honoré Champion, 1921, p. 36, n. 2
- Cette date a été confirmée par Cl. GAIER, Art et organisation militaires dans la Principauté de Liège et dans le Comté de Looz au moyen âge, Bruxelles, Palais des Académies, 1968, p. 251-254 (Mémoires de l'Académie royale de Belgique, Classe des Lettres, t. 59/ 3)
Félix Rousseau a privilégié la thèse d'une erreur de copiste (F. ROUSSEAU, Art et organisation militaires dans la Principauté de Liège et dans le Comté de Looz au moyen âge, Ibidem)
- Sur Éverlin de Fooz, lire Christine RENARDY, Les maîtres universitaires du diocèse de Liège : répertoire biographique 1140-1350, Paris, Les Belles Lettres, 1981 (Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège; 232), p. 115-119, G21+
La séculaire divergence d'interprétation de la procession de l'Esprit entre les Églises grecque et romaine fut avancée comme motif de rupture théologique entre l'Occident et l'Orient chrétiens lors du schisme de 1054. Les Grecs professent la procession de l'Esprit du Père par le Fils; les Romains, du Père et du Fils (filioque). Cette querelle s'est davantage nourrie des luttes d'influence et des ambitions politiques des empereurs d'Orient et d'Occident et de la papauté que des subtilités théologiques (Bernard SESBOÜÉ, «La doctrine du filioque et le débat doctrinal entre Occident et Orient», in Bernard SESBOÜÉ et Joseph WOLINSKI, Le Dieu du Salut (Histoire des dogmes, t. 1), Paris, Desclée, 1994, p. 317-329)
DThC, sv. «Abélard» (E. PORTALIÉ), t. 1-1 (1903), col. 36-43
DHGE, sv. «Abélard»(E. VACANDARD), t. 1 (1912), col. 71-91
Kurt FLASCH, Introduction à la philosophie médié vale, trad. de l'allemand par Janine de BOURGKNECHT, Paris, Cerf / Fribourg, Éditions universitaires, 1992 [1987], p. 94-107
DThC, sv. «Gilbert de la Porée» (F. VERNET), t. 6 (1920), col. 1350-1358
Cette notice doit être complétée par celle du DHGE, sv. «Gilbert de la Porée», t. 20 (1984), col. 1331-1332
LThK, sv. «Gilbert de Poitiers» (M. DREYER), t. 4 (1995), col. 648-649
Jean LECLERCQ, «Le traité de Guillaume de Saint-Jacques sur la Trinité», in Archives d'histoire doctrinale et littéraire du moyen âge, t. 25/6 (1950-1951), p. 89-102
On ne connaît qu'une version manuscrite de ce traité, qui pourrait bien être l'originale autographe. Cette dernière a été éditée par N. M. HARING, «The Liber de Benedictione Dei by master William of Saint-Jacques, Liège», in Archives d'histoire doctrinale et littéraire du moyen âge, t. 39 (1972), p. 137-184
Sur cette édition, lire le compte rendu d'Hubert SILVESTRE [RHE, t. 72 (1977), p. 496]
- Sur Guillaume de Saint-Jacques : DHGE, sv. «196. Guillaume de Saint-Jacques» (R. AUBERT), t. 22 (1988), col. 1009-1010
Ch. RENARDY, Les maîtres universitaires. Répertoire biographique, p. 132, 442 +
Ce dernier consacra deux traités à la Trinité divine : RUPERT DE DEUTZ, De sancle Trinitate et operibus eius, éd. Rhaban HAACKE, Turnhout, Brepols, 1971-1972 (CCCM t. 21-24)
RUPERT DE DEUTZ, ID., De glorificatione Trinitatis et processione Spiritus sancti, in PL, t. 169 (1854), col. 9-202
- Le plus ancien catalogue de la bibliothèque de l'abbaye comporte la mention d'un exemplaire du De Trinitate et de deux De Glorificatione (Cf. «Catalogue of the conventual library, first half of the XIIIth century», in Albert DEROLEZ et Benjamin VICTOR (éds.), Corpus Catalogorum Belgii. The Medieval Booklists of the Southern Low Countries, vol.II. Provinces of Liège, Luxemburg and Namur, Bruxelles, Palais des Académies, 1994, no 53, p. 118-124)
Au nombre des prières à forte connotation trinitaire, on considérera le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus, l'Agnus Dei. Formules de louanges adressées à Dieu Père, Fils et Esprit, les doxologies distinguent, dans la majeure partie des cas, les trois Personnes. DACL, sv. «Doxologies» (H. LECLERCQ), t. 4-2 (1921), col. 1524-1536
Fernand CABROL, «La messe romaine», in René AIGRAIN, Liturgia. Encyclopédie populaire des connaissances liturgiques, Paris, 1931, p. 528-530
DACL, sv. «Kyrie eleison» (ID.), t. 8-1 (1928), col. 908-916
Adalbert KLAUS, Ursprung und Verbreitung der Dreifaltigkeitsmesse, Münster, Franziskus Druckerei, Werl in Westfalen, 1938
Douglas WEBB, «Du codex reginensis 316 (le sacramentaire gélasien) aux missels modernes : brève esquisse de l'histoire des propres de la fête de la sainte Trinité», in Achille M. TRIACCA et Alexandre PISTOIA, Trinité et liturgie. Conférence Saint-Serge, XXXe semaines d'études liturgiques (Paris, 1983), Rome, 1984, p. 395-419
Peter BROWE, «Zur Geschichte des Dreifaltigkeitsfestes», in Archiv für Liturgiewissenschaft, t. 1, 1950, p. 67-68
A. KLAUS, Ursprung und Verbreitung der Dreifaltigkeitsmesse, p. 76-107
- Le plus ancien autel de la Trinité connu est celui que Benoît d'Aniane érigea dans son monastère vers 782 (ARDON, Vita Benedicti abbatis Anianensis et Indensis, éd. G. WAITZ, in MGH. SS, t. 15-1, Hanovre, 1887, p. 206, l. 3-8)
Nous avons procédé à l'établissement d'une liste des plus anciens manuscrits de la messe votive de la Trinité d'Alcuin sur la base des catalogues des manuscrits liturgiques conservés en France (Victor LEROQUAIS, Les sacramentaires et les missels manuscrits des bibliothèques publiques de France, 4 vol., Paris, 1924
Victor LEROQUAIS, ID., Les bréviaires manuscrits des bibliothèques publiques de France, 5 vol., Paris, 1934)
Les manuscrits bénédictins y occupent une large place (Florence CLOSE, Naissance et développement du culte de la Trinité, mémoire de DEA inédit, Université Marc Bloch, Strasbourg II, 2001, p. 196-202)
Antoine AUDA, L'école musicale liégeoise au Xe siècle, Étienne de Liège, Bruxelles, 1923, p. 67-121
Ritva JONSSON, Historia, Éltude sur la genèse des offices versifiés, Stockholm, Almqvist-Wiksell, 1968, p. 115-176
(Acta Universitatis Stockholmiensis, Studia Latina Stockholmiensia, t. 15)
Florence CLOSE, «L'office de la Trinité d'Etienne de Liège. Un témoin de la spiritualité mosano-mosellane? », in Naissance et développement du culte de la Trinité, p. 79-208
EAD., «L'office de la Trinité d'Étienne de Liège (901-920). Un témoin de l'héritage liturgique et théologique de la première réforme carolingienne à l'aube du Xe siècle», à paraître in RBPH
- Le souci de l'Église de Liège de préserver toute la solennité due à la célébration de la Trinité s'est particulièrement manifesté dans le choix de la date de la fête. (EAD., «L'octave de la Trinité du calendrier liégeois. Chronologie et liturgie», in Le Moyen Âge, t. 3-4 (2004), p. 627-641)
Au XIIe siècle, on célébrait déjà cette solennité dans la majorité des églises d'Europe occidentale. Néanmoins, la papauté s'opposait à son insertion dans le calendrier liturgique; elle la trouvait superflue. Il faut attendre le pontificat de Jean XXII pour que la fête de la Trinité trouve sa place au sein du calendrier liturgique. Elle sera reconnue et étendue à l'Église universelle en 1334. Jusqu'à cette date, les motifs d'opposition romaine n'ont pas varié. Le dimanche de la Trinité ne pouvait revêtir un statut différent de celui des autres jours dominicaux qui tous, selon les principes romains, étaient l'occasion de rendre grâce et d'honorer Dieu dans sa Trinité. Cf. Fernand CABROL, «Le culte de la Trinité dans la liturgie et l'institution de la fête de la Trinité», in Ephemerides liturgicae, t. 45 (1931), p. 270-278
P. BROWE, «Zur Geschichte des Dreifaltigkeitsfestes»
Florence CLOSE, Le rôle de l'Église de Liège dans le développement du culte de la Trinité en Europe, mémoire de licence inédit, Université de Liège, année académique 1999-2000, p. 112-115
RUPERT DE DEUTZ, De divinis officiis, éd. R. HAACKE, Turnhout, Brepols, 1967 (CCCM, t. 7), p. 369, l. 4-9
- Rupert a rédigé ce traité en 1110-1111 à l'abbaye de Saint-Laurent. Dans ce commentaire de l'office béné dictin destiné à ses confrères et plus particuliè rement aux moines prêtres, Rupert invite le lecteur «à aller au-delà d'une célébration purement extérieure pour parvenir à une intelligence intérieure du mystère du Christ que renferment les heures liturgiques» (DSAM, sv. «Rupert de Deutz» (J. VAN ENGEN), t. 13 (1988), col. 1127)
GUILLAUME DE SAINT-JACQUES, Liber de Benedictione Dei, c. XLI, XLII et XLIV, éd N. M. HARING, p. 179-182
J. LECLERCQ, «Le traité de Guillaume de Saint-Jacques sur la Trinité»)
- Nonobstant une certaine rivalité,, des relations personnelles unissaient les deux communautés bénédictines liégeoises. Éverlin de Fooz fut moine de Saint-Jacques avant de devenir abbé de Saint-Laurent (Sur ce personnage, cf. n. 28). Michaël McCormick a estimé que Guillaume de Saint-Jacques pourrait avoir été le destinataire du De profectu mortis que Renier de Saint-Laurent rédigea peu de temps avant sa mort. Cette hypothèse d'amitié entre les deux moines enrichirait considérablement notre démonstration; elle n'est malheureusement qu'une pure supposition sans la moindre preuve (L. GENICOT et P. TOMBEUR (dir.), Index scriptorum operumque latinobelgicorum Medii Aevi, fasc. II-2, p. 97 et 215)
Jean-Louis KUPPER, Raoul de Zähringen évêque de Liège 1167-1191. Contribution à l'hisloire de la politique impériale sur la Meuse moyenne, Bruxelles, Palais des Académies, 1974 (Académie royale de Belgique. Mémoires de la classe des lettres. Collection in 8°-2e série, t. LXII, fasc. 2-1974), p. 51-65
L'introduction de la fête de la Trinité dans l'Église anglaise par Thomas Becket en 1162 est peut-être le résultat de l'influence bénédictine liégeoise. L'archevêque de Canterbury était un ami d'Éverlin de Fooz (Christine RENARDY, «Le culte de saint Thomas Becket dans le diocèse de Liège aux XIIe et XIIIe siècles», in RBPH, t. 55/2 (1977), p. 381-389)
L'office d'Etienne de Liège avait déjà été importé sur l'île britannique dans le courant du XIe siècle par un anglais élevé en Lotharingie, l'évêque Léofric (The Leofric Collector (London, BL, Harl. 2961), éd. E.S. DEWICK, vol.1, text., H. Bradshaw Society, t. 45, Londres, 1914
DACL, sv. «Leofric» (H. LECLERCQ), t. 8-2 (1928), col. 2531-2532
Fl. CLOSE, «L'office de la Trinité d'Étienne de Liège. Un témoin de la spiritualité mosano-mosellane? », p. 99-100
Douglas WEBB, «Du codex reginensis 316 (le sacramentaire gélasien) aux missels modernes», p. 397-400)
Étienne de Liège a puisé la majeure partie des textes de son office dans l'hymne trinitaire d'Alcuin (ALCUIN, Invocatio ad sanctam Trinitatem, in PL, t. 101 (1863), col. 56C-D)
Le texte récité par le visionnaire résulte de la compilation par l'évêque liégeois de deux vers initialement séparés. L'office original de la Trinité était destiné à la liturgie séculière. Son adaptation au rite monastique exigea de nombreuses modifications et ajouts. Dans l'office régulier, l'antienne Tibi laus, tibi gloria, tibi gratiarum actio s'est maintenue avec son verset o beata et benedicta et gloriosa Trinitas Pater et Filius et Spiritus sanctus à la place que lui avait assignée Étienne (Fl. CLOSE, «L'office de la Trinité d'Etienne de Liège. Un témoin de la spiritualité mosano-mosellane? », p. 133-167)
Jean LECLERCQ, L'amour des lettres et le désir de Dieu. Initiation aux auteurs monastiques du moyen âge, 3e édition corrigée, Paris, Cerf, 1990 [1957], p. 146-154
H. SILVESTRE, «Notice sommaire sur Renier de Saint-Laurent», p. 6
- Depuis la parution de la thèse d'Hubert Silvestre sur le Chronicon s. Laurentii Leodiensis (cf. n. 5), l'honnêteté intellectuelle de Renier de Saint-Laurent (c. 1120-1190) a été mise à mal. Selon cet historien, Renier aurait attribué à Rupert de Saint-Laurent devenu abbé de Deutz, la paternité d'une chronique fantôme de l'abbaye en vue de démontrer la prééminence de l'abbaye de Saint-Laurent sur celle de Saint-Jacques. Il aurait ensuite rédigé les vies de trois évêques de Liège (vita Eracli, vita Wolbodoni et vita Reginardi, éd. W. ARNDT, MGH SS, t. 20, p. 561-578) et les aurait présentées comme de pures compilations de la dite chronique en ce qui concerne les détails relatifs aux origines de Saint-Laurent
Sur l'accueil réservé à cette thèse, lire H. SILVESTRE, «Rupert de Deutz a-t-il rédigé», p. 365, n. 1
H. SILVESTRE, «Renier de Saint-Laurent et le déclin des écoles liégeoises au XIIIe siècle», p. 117-119
Christine RENARDY, «Les écoles liégeoises du IX e au XIIe siècle : grandes lignes de leur évolution», in RBPH, t. 57/1 (1979), p. 309-328)
Jean-Louis Küpper a cependant souligné la coïncidence significative de ce déclin avec l'affaiblissement puis la disparition du système de l'Église impériale (Jean-Louis KUPPER, Liège et l'Église impériale, XIe-XIIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, 1981 (Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège, fasc. 228), p. 380-382
Jean-Louis KUPPER et Bruno DEMOULIN, Histoire de la principauté de Liège. De l'an mil à la Révolution, Toulouse, Privat, 2002, p. 64)
Cette lacune a été partiellement comblée par Christine RENARDY, «Les écoles liégeoises du IXe au XIIe siècle», p. 320-325
J. LECLERCQ, L'amour des lettres et le désir de Dieu
J. LECLERCQ, ID., «Théologie traditionnelle et théologie monastique», in Irenikon, t. 37 (1964), p. 50-74
J. LECLERCQ, «Théologie traditionnelle et théologie monastique», p. 55
Piroska NAGY, Le don des larmes, Paris, Albin Michel, 2000)
La Madeleine baignant les pieds du Christ de ses larmes a été érigée, à cette époque, en exemple de la conversion et du repentir efficace (Ève DUPERRAY (éd.), Marie Madeleine dans la mystique, les arts et les lettres. Actes du colloque international d'Avignon (20-21-22 juillet 1988), Paris, Beauchesne, 1989
P. NAGY, Marie Madeleine dans la mystique, les arts et les lettres. Actes du colloque international d'Avignon (20-21-22 juillet 1988), op. cit., p. 257-267)
Renier insiste à plusieurs reprises sur l'état d'affliction que suscita chez le frère son «retour sur terre» (Palmarium virginale, col. 68 B
Triumphale Bulonicum, p. 584, l. 17-23)
(De civitate Dei, 22, 8 cité dans RUPERT DE DEUTZ, De divinis officiis, VIII, 4, p. 269-270)
Renier assigne à ses récits de visions une vocation pédagogique et édificatrice : Il y aura peut-être quelqu'un de dégoûté par ces histoires, qui les méprise, qui objecte que les songes ont égaré beaucoup de gens. En vérité, moi, je n'enseigne pas d'erreurs qui rendent plus éveillé qu'affaibli. Une vision qui incite à la vertu est salutaire. La componction accompagne l'esprit de piété; la confusion, l'esprit de vanité. (Erit forsitan, qui haec fastidiat, qui haec vilipendat, qui objiciat : Multos errare fecerunt somnia (Eccli, 34). Vero ego erronea non duco, quae plus afferant profectus quam defectus. Quae ad virtulem incitat, salubris visio est. Spiritum pietatis compunctio; spiritum vanitatis comitatur confusio. RENIER DE SAINT-LAURENT, Palmarium virginale, col. 66 C)
DSAM, sv. «Lumière» (Dominique MATHIEU, Pierre-Thomas CAMELOT, Margot SCHMIDT), t. 9 (1976), col. 1142-1173
- Contemporaine des visionnaires de Saint-Laurent, Hildegarde de Bingen contempla la Trinité dans le feu et la lumière (Fr. BŒSPFLUG, «La Trinité au moyen âge : visions et images (XIIe-XIVe siècle)», p. 129-130)
Dictionnaire de la Bible, sv. «Or» (Henri LESÈTRE), t. 4 (1908), col. 1836-1846
Fr. BŒSPFLUG et Y. ZAŁSKA, «Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident», p. 186-191
Fr. BŒSPFLUG, ID., «La vision de la Trinité de Christine de Markyate et le Psautier de Saint-Alban», p. 7 et 101)
- Un visionnaire peut avoir la conviction d'avoir vu la Trinité même en l'absence de tout symbole de la troisième Personne. Les plus anciennes «Trinité du Psautier» sont, en réalité, des «Binités» (Fr. BŒSPFLUG et Y. ZAŁUSKA, «Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident», p. 207-234)
Neque frivolum sit sanctam trinitalem hac in specie visam, quandoquidem in Canlicis canticorum : Ecclesia caput Christi, videlicet Divinitatem, aurum esse optimum praedicet, eo intuitu, quod cunctis hoc metallum pretiosus metallis et appetibilius sit (Première vision du De Lacrymarum, L. III, c. 4, col. 176 C). L'extrait du Cantique qui inspira le visionnaire est selon toute vraisemblance Cant. 5, 10-11 : Mon bien aimé est frais et vermeil, il se reconnaît entre dix mille. Sa tête est d'or, et d'un or pur
À la lecture de ce témoignage, l'influence de Dan 7, 9, Dan 10, 5-6 et Ap 1, 13-15 sur les visions rapportées dans le Palmarium virginale, le Triumphale Bulonicum, et le De Ineptiis s'impose de toute évidence. Il suffit pour s'en convaincre de comparer ces extraits bibliques avec les descriptions de Renier : Antiquitus ille dierum, Pater misericordiarum, et Deus totius consolationis niveo capite, vultu rutilante super thronum sedebat sapphirinum (Palmarium virginale, L. II, c. 3, col. 67D-68A)
Ce sont manifestement les mêmes sources qui ont influencé les visions d'Elisabeth de Schönau et d'Hildegarde de Bingen (Fr. BŒFLUG, «La Trinité au moyen âge : visions et images (XIIe-XIVe siècle)», p. 126-133). - Si Renier ne divulgue pas la moindre information sur la manière dont il a perçu la Trinité, il est évident qu'il l'a considérée dans l'atmosphère céleste apocalyptique (Ap 4, 4 et Ap 7, 9-15)
Fr. BŒSPFLUG, «La vision-en-rêve de la Trinité de Rupert de Deutz (v. 1100)», p. 213-216
François BŒSPFLUG, «Dieu le Père en vieillard dans l'art chrétien d'Occident. Histoire d'une dérive vers l'insignificance», in Communio, no 23/6-24/1 (novembre 1998-février 1999), p.165-178
François BŒSPFLUG, ID., «Quand le Père s'incline vers son Fils», in Robert HALLEUX et Geneviève XHAYET (dir.), Études sur les fonts baptismaux de Saint-Barthélemy á Liège (Coll. Ly mireur des Histors, 2), Liège, Cefal, 2006, p. 171-174
- Notons que la Trinité est au cœur même du programme iconographique des célèbres fonts baptismaux liégeois dits de Saint-Barthélémy, commandés au début du XII e siècle par l'abbé Hillin pour l'abbaye de Notre-Dame-aux-Fonts (Cf. Robert HALLEUX et Geneviève XHAYET (dir.), Études sur les fonts baptismaux de Saint-Barthélemy á Liège op. cit.)
Peter DINZELBACHER, «La littérature des révé lations au Moyen Âge : un document historique», in Revue Historique, no 558, avril-juin 1986, p. 289-305
Le Christ triomphant de la mort fut le symbole de l'idéal bénédictin en opposition avec le modèle cistercien du Christ souffrant (Egid BEITZ, Rupertus von Deutz. Seine Werke und die bildende Kunst, Cologne, 1930, p. 77). - À l'époque de Renier de Saint-Laurent, une génération après Rupert, la conception cistercienne était vraisemblablement déjà bien répandue. Néanmoins, la communauté béné dictine liégeoise était encore bien imprégnée de la pensée de Rupert
On ne connaît pas une seule image du Ressuscité stigmatisé siégeant à la droite du Père antérieure à la fin du XIVe siècle. Cette remarque qu'avait formulée François Bœspflug à propos de la vision de Pierre d'Avranches est également valable pour la vision du Flos eremi (Fr. BŒSPFLUG, «La Trinité au moyen âge : visions et images (XIIe-XIVe siècle)», p. 128 et n. 32)
Fr. BŒSPLFUG, «Cambrai, Médiathèque, ms. 234, f. 1 v°-2 r°», in La représentation de l'invisible. Trésors de l'enluminure romaine en Nord-Pas-de-Calais, catalogue d'exposition, Valenciennes, 2007, p. 43
Louis GRODECKI, «Les vitraux allégoriques de Saint-Denis», in Art de France, t. 1 (1960), p. 30
La comparaison du récit de Renier de Saint-Laurent (cf. supra, p. 3) avec l'illustration de Cambrai est très révélatrice de cette étroite parenté. La colombe cambrésienne est l'une des plus anciennes utroquistes (Fr. BŒSPFLUG et Y. ZAŁUSKA, «Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident», p. 204, n. 131)
Sur le filioque, cf. n. 30
Sur ce sujet : François BŒSPFLUG, «L'art chrétien comme "lieu théologique"», in Revue de Théologie et de Philosophie, t. 131 (1999), p. 385-396
Bernard MCGINN, «Theologians as Trinitarian Iconographers», in Jeffrey F. HAMBURGER, Anne-Marie BOUCHÉ (éd.), The Mind's Eye : Art and Theological Argument in the Middle Ages, Princeton, Department of Art and Archaeology, Princeton University, 2006, p. 186-207
- Egid Beitz fut le premier à proposer de rechercher dans les textes exégétiques, en l'occurrence ceux de Rupert de Deutz, les sources théologiques d'inspiration de ce type iconographique (E. BEITZ, Rupertus von Deutz)
La question de l'influence qu'exerça Rupert sur Renier de Saint-Laurent ne peut être traitée en quelques lignes. Elle exigerait une longue recherche. Quelques jalons ont été posés : Hubert SILVESTRE, «Premières touches à un portrait de Rupert de Liège ou de Deutz», in Rita LEJEUNE et Joseph DECKERS (éd.), Mélanges d'histoire de l'art et d'archéologie offerts à Jacques Stiennon à l'occasion de ses 25 ans d'enseignement à l'université de Liège, Liège, 1982, p. 579-596
Hubert SILVESTRE, ID., «Que nous apprend Renier de Saint-Laurent», p. 49-97
Hubert SILVESTRE, ID., «Rupert de Deutz a-t-il rédigé », p. 365-395
Àtrois reprises, Rupert de Deutz se vit en train d'embrasser le crucifié : vision 4, 6 et 13 selon la numérotation de R. HAACKE, «Die mystischen Visionen Ruperts von Deutz», p. 81-82, 84 et 88-89
Fr. BŒSPFLUG, «La vision-en-rêve de la Trinité de Rupert de Deutz », p. 214
Citons, en exemple, l'expression Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob (Mt 22,32 - citée par Renier dans le Palmarium virginale) commentée à diverses reprises par Rupert de Deutz (RUPERT DE DEUTZ, De gloria et honore filii hominis super Matthaeum, L. L, éd. R. HAACKE, Turnhout, Brepols, 1979 (CCCM, t. 29), l. 858
RUPERT DE DEUTZ, ID., De sancta Trinitate, L. 9, in Genesim 9, § 22, éd. R. HAACKE, Turnhout, Brepols, 1971 (CCCM, t. 21), l. 582-583
RUPERT DE DEUTZ, ID., De glorificatione sanctae Trinitatis et processione sancti Spiritus, L. 4, c. 21, col. 94)
- Au haut moyen âge, les visions-en-rêve revêtaient un haut degré de réalité. Cf. Peter DINZELBACHER, Vision, Turnhout, Brepols, 1991