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Abstract :
[fr] Le but de l’exposé est double. Il s’agira, d’une part, de mettre en lumière le développement d’une théorie de l’analyse psychique dans l’école de Franz Brentano et, d’autre part, de tirer quelques implications générales de cette théorie. Dans la partie introductive de l’exposé, on commencera par rattacher la question de la méthode en psychologie au problème de l’analyse, qui concerne la possibilité de décomposer la vie psychique en parties. Quelles sont les parties constitutives du mental ? Et quelle méthode d’investigation requièrent-elles ? On rappellera que, sur ces questions, la psychologie scientifique naissante a été assez largement divisée entre un sensualisme à la Ernst Mach, qui identifie les éléments psychiques aux sensations, et un intentionalisme inspiré de Brentano, qui met en avant la notion d’acte intentionnel. Or, il y a des raisons de penser que la séparation même de ces deux approches, qui perdure encore aujourd’hui, fait obstacle à une théorie unifiée des états mentaux, en particulier perceptuels. Dans la deuxième partie de l’exposé, on suggérera qu’une bonne manière de lever cet obstacle consiste à adopter une théorie fine de l’analyse psychique, susceptible de répondre aux questions suivantes : de quel type méréologique sont les parties constitutives d’un état mental ? Sont-elles « créées » ou seulement « découvertes » par l’analyse psychique ? Et comment s’articulent-elles les unes aux autres ? On examinera alors la théorie de l’analyse de Brentano, dont la particularité est d’admettre des « parties distinctionnelles » ou des « moments abstraits » à l’intérieur même des phénomènes psychiques indivisibles. On s’appuiera principalement, à cet égard, sur la Deskriptive Psychologie de 1887-91, mais on considérera également le développement du problème de l’analyse chez certains brentaniens, notamment Hans Cornelius (« Über Verschmelzung und Analyse », 1892-93) et Alexius Meinong (« Beiträge zur Theorie der psychischen Analyse », 1894). Enfin, dans la dernière partie de l’exposé, on tirera quelques conclusions d’allure très générale, destinées à montrer la pertinence de l’approche analytique brentanienne pour certains débats actuels en philosophie de l’esprit.